Henry Plée et les points vitaux



Henry Plée nous dit avoir recu un manuel "top secret" de Chojiro Tani , maitre de karaté lors de son séjour au Japon (en 1959) , manuel  décrivant l' emplacement des points vitaux (Sappo) et les réanimations (Kappo)

Il se trouve que Chojiro Tani était de tendance karaté " shito ryu " et  Il se trouve également que Mabuni ( le fondateur du shito ryu ) était très proche de Fujita Seiko...

Une première édition sans commentaires de Henry Plée avait déjà été édité en 1972 avec la traduction de ce livre par Jacques Devêvre :






"Art sublime et ultime des points vitaux" (1998 Budo Edition Budo)



Traduction de la Préface  de Fujita  dans le livre d'Henry Plée  :

Cet ouvrage comprend une étude physique et physiologique complète des documents fournis par les ryu (écoles d'arts martiaux ayant un long passé) du Japon en ce qui concerne les kyusho , gokui et Satsu-kappo.

il contient les conclusions des études faites par le centre national Japonais de recherches sur les techniques guerrières ancestrales en ce qui concerne l' authenticité des points vitaux du corps humain et des méthodes ancestrales de réanimation.

il donne les repères anatomiques précis et les explications scientifiques permettant de provoquer des lésions internes à effet immédiat ou retardé.

les conclusions ont été fixées sur la base de très nombreuses expériences ayant provoqué aussi bien l"évanouissement que la mort des sujets expérimentaux.

Si les points vitaux mentionnés sont touchés ou frappés selon les instructions données , et si l'on exécute les méthodes de réanimations telles qu'elles sont décrites, on obtiendra exactement les résultats indiqués.

Mon voeu sincère est que tous ceux qui s'adonneront à l'étude de cet ouvrage lui accordent la confiance la plus totale. 

FUJITA SAIKO
14éme patriarche de la Koga ryu de ninjutsu 
et Sato ryu de kenpo
Chef du centre national Japonais de recherches en techniques guerrières
ancestrales .

 En note en bas de page de cette préface : Cette préface est celle de la première page du document "Top Secret" remis en 1944 aux instructeurs chargés de la formation des corps d'intervention spéciaux de l'armée japonaise, corps correspondant aux commandos marines e l'armée américaine, qui eurent tous deux fréquemment à combattre en corps à corps durant les batailles du Pacifique de la seconde guerre mondiale.


 


Voici pour comparaison, la préface originale du livre de 1958 en japonais :



はしがき

本書は、武術拳法に伝へる名流各派の極意活殺法を、人体生理解剖学上に基づき永年実験研究を重ねたる結果、その最も適確有効と認むる急所の正位置を一々解剖図上に明示しその打撃の要領と、仮死即倒の原因を、医学的見地より解明したもので、本書により、箇所と打撃の要領を熟得練磨せば、一撃よく人を倒し、人を活す、殺活自在の妙を得ること確実なりと信ず。


Préface
Ce texte montre un par un, par des diagrammes anatomiques, le placement correct de kyūsho reconnu comme les plus efficaces, le résultat de longues années de recherches et d'expériences accumulées sur la base de l'anatomie et physiologie humaine, en ce qui concerne les méthodes supérieures du sakkatsu des divers courants et écoles célèbres, transmis dans des techniques de combat aux mains nus (bujutsu kenpō), montrant du point de vue médical les causes de mort subite et apparente et également comment frapper. Si vous vous entraînez avec assiduité et maîtrisez ces points ainsi que la façon dont vous les frappez, je pense qu'il est certain que vous apprendrez comment utiliser ces secrets du sakkatsu , mettre ko  une personne avec un seul coup ou le réanimer



Commentaires :

le nom de l'auteur japonais est faux. 西湖  se lit Seiko, pas Saiko. Cela peut sembler être un excès de zèle de ma part , mais dans une langue comme le japonais où les détails transforment complètement le sens de la phrase, il est conseillé de faire attention à chaque nuance.

Le livre original de Seiko Fujita est 拳法極意當身殺活法明解  de 1958, "Kenpô Gokui Atemi Sappô Kappô Meikai" signifiant les explications 明解 des enseignements supérieurs 極意 des atemi 當身 et des méthodes 法  de Sakkatsu (tuer et rendre la vie) 殺活 des styles de  combat d'origine chinoise Kenpo 拳法. ce livre n' a rien de "top secret" puisqu'il était vendu à tous au Japon dés 1958 !

Il est à noter que le texte la forme -taru た る (kasanetaru 重 ね た る) au lieu de la forme -ta pour le passé et la forme -muru (mitomuru 認 む る) au lieu de la forme -ru pour le présent ce qui correspond une forme de japonais ancien et qui laisse penser que la rédaction initiale de cette préface date de bien avant 1944. (Sans doute Fujita avaient travaillé sur ce projet de publication de ce livre depuis de longues années avant de le publier officiellement en 1958)

Les tires de l' auteur ne sont pas conformes à l' original, en effet dans l'édition japonaise du texte, Fujita Seiko est défini comme :
南蛮殺到流拳法宗家三世 Nanban sattōryō kenpō sōke sansei : troisième lignée à partir du  fondateur (Soke) du style Nanban Satto ryu méthode de combat à mains nues d'origine chinoise (Kenpo). Le Nanban  sattō ryū  est un style caractérisé par une combinaison de jūjutsu et d'atemi et un renforcement particulier des doigts.
忍術甲賀流第十四世 ninjutsu Kōga ryū dai yonsei :  quatorzième lignée de l' école de ninjutsu Kōga ryū (précisons que Fujita cela  n' a jamais prouvé par aucunes preuves historiques  comme par des densho ou maki de cette école prouvant qu'il appartenait véritablement à cette école).

Dans l'édition occidentale, il est nommé également "directeur du Centre de recherche national japonais sur les techniques des guerriers ancestraux" alors que l'édition japonaise indique  réellement 
日本武術研究所  Centre (sho 所) de Recherche  (kenkyū 研究) sur les techniques de combat (bujutsu 武) japonais 日本. 


 Aussi, d'après une comparaison sommaire, il est évident que la préface occidentale a été largement modifiée, que ce soit par le traducteur du texte original japonais ou par l'auteur du livre en question en langue française (Henry Plée).  
En outre, il n'y a aucune mention de "les effets retardés"  ou d'un "centre national de recherche japonais sur les techniques guerriéres ancestrales " ou "l'évanouissement et la mort des sujets étudiés". 
Fujita Seiko n'indique nullement qu'il souhaite  que les lecteurs de ce livre "lui accordent la confiance la plus totale".

Le fait que  Fujita Seiko aurait dirigé un centre de recherche où, à la fin de la guerre, les membres auraient commis des attaques mortelles sur des êtres humains vivants, tout comme les médecins de l'Unité 731 ont fait l'expérience d'armes bactériologiques sur des prisonniers de guerre en Chine... Cela ferait donc de Fujita Seiko un criminel de guerre !!  Il y a plusieurs faits historiques pour réfuter cela et indique qu' il s'agit simplement d' une calomnie claire :

 
 le centre de recherche sur les techniques de combat japonais 日本武術研究所 a été semble-t-il créé aux environs de 1951 afin de rechercher, compiler et préserver des informations sur les arts martiaux anciens après l'interdiction de pratique par les troupes américaines d'occupation après la seconde guerre mondiale.

Fujita avant et pendant la guerre

 Fujita Seiko a été engagé en 1937 dans l' enseignement au sein de  l'école d’espionnage Nakano 陸軍中野学校 qui était le  principal centre de formation de l' intelligence militaire Japonaise et de la Police militaire Kempeitai / 憲兵隊 pendant la seconde guerre mondiale.

En 1942 il a publié le livre 忍術からスパイ戦 « Ninjutsu kara spy sen-e »  signifiant du ninjutsu à la guerre d 'espionnage ce qui signifie qu'il se trouvait par conséquent au Japon avant et pendant la publication de cette ouvrage et cette date coïncide effectivement avec la période où il était engagé dans l'enseignement au sein de l' école Nakano (ce qui pourrait signifier que la rédaction de ce projet de publication c'est fait de 1937 à 1941 et publié en 1942).

Fujita et l'école de Nakano


D'après nos recherche Fujita seiko a bien enseigné dans l’ école de Nakano
D’ après le livre de Hiroo Onada « no surrender » qui détail la formation d' un militaire ayant suivi l'instruction à l'école Nakano en 1944 
Le projet d' instruction au sein de l' école Nakano prévoyait initialement une période de 02 ans puis cela a été réduit ensuite à 1 an puis 6 mois puis finalement 3 mois étant donné que le Japon était en train de perdre la guerre.
Concernant la formation spécifique dans la matière "ninjutsu" il précise que cela consistait  seulement environ quelques heures de formation (1 ou 2 lecons pour environ 8h00 au total).

En effet,  en période de guerre , avec la présence d'armes importantes, il nous parait logique que les programmes de formation ne mettent pas l' accent sur des matières comme le "ninjutsu" ou "le combats à mains nue et points vitaux" ! En parallèle le programme de formation des marines américains en close-combat était également uniquement de quelques heures.



preuvent trouvé par un chercheur japonais détaillant le programme d'enseignement au sein de l' école Nakano, nous pouvons lire les kanji  忍術  Nin jutsu et   藤田西湖 Fujita Seiko.




En lieu et place de  de l'école Nakano au Japon il est possible de trouver aujourd’hui' un hôpital, il est possible de trouver une stèle indiquant son emplacement (voir ci-dessous).





 Photographie d'époque de l' école de Nakano


Il est à noter que Ueshiba a également enseigné un peu dans cette école Nakano avant d'etre "remplacer" dans cette tache par Shigeru Egami, fondateur du Karate shotokai.

D'autres information nous parviennent par l' intermédiaire de Iwata Manzo 
Ce dernier outre son étude du karate a été introduit auprès de Fujita par le maitre de Karaté Mabuni Kenwa vers 1941 et commença sa formation auprès de fujita en Namban Satto ryu Kenpo et Daien Jo-jutsu (style de techniques au bâton) et recevra le Menkyo Kaiden en 1943 (soit seulement deux ans après le début de son apprentissage). Donc entre 1941 et 1943 Fujita se trouvait au Japon et prossédait à la formation en kenpo et Jo-jutsu de Iwata Manzo et non en Mandchourie au sein de l' unité 731.



Rare photo de Maître Iwata, Maître Fujita et le maître de Karaté Mabuni Kenwa



FORMATION AU COMBAT DANS L'ARME JAPONAISE PENDANT WWII


Au sein de Toyama Academy. Rikugun Toyama Gakko la formation s'appelait «Jissen Budo» (arts martiaux de combat) et consistait en des techniques d'épée, de baïonnette et de dague enseignées à l'Académie militaire de Toyama.



 
Des instructeurs qualifiés suivaient une formation à l'académie pendant environ un an (certains indiquent 6 mois) et recevaient le titre «Tokubetsu Budo Kyokan» [Instructeur spécial d'arts martiaux]; Ces instructeurs étaient alors envoyés dans toute l'armée et enseignaient des techniques de combat. Les techniques au sabre (kenjutsu) était généralement enseigné aux officiers,  la baïonnette aux volontaires, et le poignard pour  l'artillerie, aux équipages de char et à d'autres. Essentiellement le poignard était la baïonnette démontée
.
Il est à noter que Morihei Ueshiba a enseigné de facon bref au sein de l' école de Toyama en 1931.



Par ailleurs l' école de Toyama avait inclue la boxe depuis 1923-1924 !



Le nom était kento, ou "Good Fighting". En février 1931, le promoteur de la boxe Yujiro Watanabe expliqua aux journalistes du Japan Times les raisons :"Cela  a été introduit  il y a dix ans", a-t-il dit, "n'était pas une pratique authentique et c'était une pratique mélangé entre boxe et jujitsu." Le Japonais pensait que la pratique  de la boxe était complémentaire au judo. Les étrangers sont des champions de boxe, en particulier les Américains, ce qui fait que la boxe s'appelait «merikan» à la place de «kento», c'est le nom qui est utilisé maintenant pour cette pratique. »

Watanabe a également dit au journaliste que la boxe était bien adaptée au développement des he-man japonais. D'abord, at-il dit, le sport classait les boxeurs en fonction de leur poids. Ainsi, la stature était hors de propos et tout le monde pouvait s'affronter également. Deuxièmement, la participation à ce sport construit le caractère en encourageant les participants à faire de leur mieux. 






CONFERENCE SUR FUJITA SEIKO

Le 8 août 2015, le professeur Yamada, historien et responsable des recherches sur les traditions du ninja et du ninjutsu à l’Université de Mie a effectué une conférence sur la personne de Seiko Fujita.Pour ce faire, le professeur Yamada a voyagé en divers endroits du Japon pour mener à bien ses recherches.
Etant donné que Seiko Fujita est une personnalité aussi connue que controversée en dehors des frontières du Japon, je rapporte ici les informations importantes données au cours de la conférence.
Avant toute chose il est important de comprendre avant tout que l’ouvrage le plus connu en Occident de Seiko Fujita ; « Doronron saigo no ninja » (« Doronron le dernier ninja »), qui est généralement l’ouvrage de référence pour toute personne s’intéressant à ce personnage, n’est très probablement pas de lui en fait, mais d’un écrivain qui aurait rédigé cet ouvrage sur commande, en se basant sur les dires de ce dernier.
Tout d’abord, dans ce livre, son véritable nom serait « Fujita Isamu » (藤田勇). En réalité son véritable nom était « Fujita Yûji » (藤田勇治) ; c’est lorsqu’il se mit à étudier la peinture qu’il adopta le pseudonyme de « Fujita Seiko » (藤田西湖), sous lequel il fut célèbre.

Selon ses dires, dans l’ouvrage « Doronron saigo no ninja », Yûji Fujita aurait été des plus turbulents dès l’enfance :

- Né à Asakusa (ville de Tokyo), son père était policier, sa mère mourut alors qu’il était en bas âge.
- Cherchant à venger son grand frère avec un sabre dès l’âge de 6 ans.
- Suivant des yamabushis (pèlerins se retirant dans les montagnes pour y effectuer des ascèses) dans leurs retraites dans les montagnes où il s’adonna à l’ascétisme pendant 100 jours.
- Il développa des pouvoirs de prescience et de divination, indiquant pouvoir prévoir les incendies, localiser les criminels, deviner à l’avance les réponses d’examens, etc, …
- Son grand-père lui aurait enseigné le ninjutsu et fait de lui son héritier avant sa mort.

Puis il aurait multiplié les exploits tout au long de sa vie :
- Etudiant à l’Université de Chûô, il aurait frappé un professeur et quitté l’établissement, puis se serait tourné vers l’Université de Waseda et l’Université de Meiji, sans aller pour autant au bout de ses études.
- Devenu journaliste, il aurait révélé l’imposture au grand jour d’un escroc-devin dénommé « Aunbarama Nishida ».
- Pratiquant les arts martiaux, il aurait effectué des dôjô Yaburi (défier les maîtres des dôjôs d’arts martiaux).
- Il aurait enseigné les arts martiaux aux forces de police.
- Il aurait été appelé « Ikigami-sama » (le Dieu vivant)
- A Osaka il aurait affronté John Kentel « l’homme le plus fort du monde » et l’aurait vaincu en combat.
- Il serait parti en Mandchourie où il aurait formé des agents à l’espionnage (fausse thèse affirmée par  Henry Plée).
- Il aurait effectué des conférences sur la spiritualité à l’institut « Kokumin seishin bunka kenkyû sho » (institut nationaliste).
- Il lui aurait été demandé d’assassiner le célèbre Chiang Kai-shek.
- Il aurait enseigné le ninjutsu aux forces armées lors de la seconde guerre mondiale.

Décédé en 1966, sa tombe se situe à Odawara.

Une partie de sa collection de document sur le ninjutsu se trouve aujourd’hui au musée ninja d’Iga.

En réalité, au-delà de ces déclarations impressionnantes de prime abord, Yûji Fujita bénéficiait d’une certaine couverture médiatique depuis suffisamment longtemps pour que les articles et les interviews auxquelles il a répondu, permettent de dresser un portrait nettement différent de ce que brosse
 « Doronron saigo no ninja ».
Tout d’abord, bien qu’il ait déclaré être né dans le secteur d’Asakusa à Tôkyô, il est en réalité né dans l’île d’Oshima et y a vécu jusqu’à ses 11 ans.
Ce simple fait jette un sérieux discrédit sur ses propos concernant son enfance.


A noter que la légende suggère que « En no gyôja » (« En l’ascète »), fondateur mythique du shugendô (voie d’ascèses pratiquée par les yamabushis) fut en exil quelques années sur cette île.
Fujita yûji, mis au courant de cette légende lors de son enfance par sa grand-mère, fut passablement impressionné et s’intéressa aux ascètes, ermites et autres yamabushi.


Ce qui expliquerait sans doute ses propos sur le shugendô qu’il disait avoir pratiqué dans son enfance, bien qu’il n’y ait pas de preuves qu’il en fut réellement adepte.


Dans les interviews données, il ne mentionne nullement avoir été à l’Université. Fujita Yûji indique avoir à cet âge, suivi un maître qui lui enseigna les arts de la divination (horoscopes chinois, etc, …) et à 19 ans, ouvrit son propre salon, ayant même eu des disciples. Il pratiquait les techniques de soins énergétiques, il y avait alors, à l’époque Taisho, un grand engouement pour ce genre de mouvement.
C’est par ce biais qu’il acquit petit à petit une certaine notoriété et que les journaux s’intéressèrent à lui. Il donna des conférences sur le sujet où il n’hésitait pas à dire que beaucoup de ses confrères étaient des charlatans, révélant même leurs « trucs » (près de 20.000 personnes à cette époque prétendaient pouvoir soigner et il est vrai que beaucoup parmi eux étaient effectivement des charlatans). 
Il semble néanmoins avoir été un pratiquant capable, des personnes lui attribuant leur guérison. Il collabora à des magazines sur le sujet et effectua bon nombre de conférences et de démonstrations.

Il fut le fondateur du groupe « Shureitanshinkai » (groupe de pratiques énergétique et spirituelles).

Le point le plus important à retenir dans tout cela, est que Fujita Yûji ne parlait pas alors de ninjutsu. Il est manifeste que ses propos selon lesquels il connaissait le ninjutsu ne débutent absolument pas du début de sa carrière, mais sont en réalité, apparus « en cours de route ».

En septembre 1922, Fujita Yûji donne une conférence à Hokkaidô et au cours de celle-ci, il parle, brièvement, de ninjutsu, n’étant qu’un sujet évoqué parmi beaucoup d’autres, considérés comme similaires ; kiai-jutsu (techniques énergétiques), sen-jutsu (techniques développées par des ermites), etc, …

En 1924, soit deux ans plus tard, les journaux mentionnent pour la première fois le fait qu’il effectue une conférence sur le ninjutsu.
La même année il réalise des démonstrations, déclarant aux journalistes qu’il est capable de prouesses ; escalader, ingérer des charbons ardents, disloquer ses doigts, imiter le cri de 35 animaux, …


Mais en réalité, ses démonstrations, à de rares exceptions près, n’ont que peu à voir avec ce qu’est le ninjutsu.

Et bien qu’il ait prétendu avoir défié et défait John Kentel qui passait alors au Japon pour « l’homme le plus fort », il ne l’a en réalité jamais rencontré.

Lors de la seconde guerre mondiale, il figure dans les archives de l’école Nakano en tant qu’enseignant de ninjutsu. Bien que nous n’ayons pas d’éléments attestant de la véracité de ce qu’il a démontré ou enseigné, les articles et vidéo de démonstration de Fujita Yûji ne font clairement pas pencher la balance en faveur de sa crédibilité.
Car il existe une vidéo de Fujita Yûji, tournée par Bernard Leach. On peut l’y voir effectuer quelques démonstrations et entraînements auxquels il se livrait, comme se frapper le torse avec des instruments pour se renforcer, fumer par le nez, se transpercer d’aiguilles, manger du verre et effectuer des mouvements respiratoires.

Bernard Leach fait référence à Fujita Yûji, sans toutefois le nommer, dans l’un de ses ouvrages où il est indiqué qu’il passa à l’âge de 6 ans, 2 tests (évoluer dans un pièce couverte de papier froissée sans faire de bruit et rester la tête immergée dans l’eau pendant deux minutes) pour devenir ninja et ayant réussi, il fut sélectionné parmi plusieurs enfants, qui étaient des candidats potentiels et débuta son entraînement au ninjutsu.


Ce qui contredit une fois encore les propos tenus dans « Doronron, saigo no ninja ».

Fujita Yûji avait pour crédo que ce pouvait faire les autres, il en était capable aussi.Il indiqua qu’il n’y avait que deux choses qu’il n’avait jamais fait dans sa vie : Piloter un avion et être cambrioleur.
(Il est intéressant de noter que les ninjas pouvaient se livrer eux, à cette dernière activité).
Il est indéniable que malgré ces mensonges, Fujita Yûji faisait toutefois montre de talents particuliers.



 



 

1 commentaire:

  1. Excellent article, fouillé et passionnant à lire ! Bravo pour ces investigations

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